Septembre, 2025
Traité mondial sur le plastique
Rémi Grimaud

de Yosaphat Herdian (Unsplash)
Le monde se réunissait à Genève contre la pollution plastique
La deuxième semaine d’août 2025, une discussion mondiale s’ouvrait contre la pollution plastique. Huit mois après l’échec des négociations en Corée du Sud, les États se retrouvaient à Genève pour la dernière session de négociation du traité (INC-5.2), organisée sous l’égide de l’ONU.
175 États se retrouvaient pour négocier et finaliser un traité visant à réduire la pollution plastique sur l’ensemble du cycle de vie : production, usage, gestion des déchets et recyclage. Cependant, une poignée d’États, emmenés par les grands producteurs pétrochimiques ont bloqué toute avancée sur les mesures contraignantes.

Le processus de négociation d’un traité international sur la pollution plastique a été lancé en mars 2022, à la suite d’une décision historique de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA 5.2) à Nairobi. Les États se sont alors accordés sur la nécessité d’élaborer, d’ici fin 2024, un instrument juridiquement contraignant visant à mettre fin à la pollution plastique sur l’ensemble de son cycle de vie, nous sommes en 2025 et finalement le processus n’est toujours pas fini.

Ces deux semaines se sont soldées par un échec, les délégations n’ayant pas réussi à surmonter leurs divergences sur des points structurants tels que la limitation de la production de plastiques vierges, la prise en compte de l’ensemble du cycle de vie des plastiques ou encore le financement des mesures dans les pays en développement.
La majorité des délégations ont affirmé leur volonté de poursuivre les discussions, certains plaidant désormais pour des modalités de décision alternatives afin de dépasser l’exigence du consensus.
Une opportunité de remise en question des pratiques Française
Les règles mondiales n’étant pas très à la mode dans la conjoncture actuelle, il est cependant intéressant de constater que les différentes discussions ont permis de réorienter le débat sur la définition même de la pollution plastique et sur la nécessité d’adopter une approche fondée sur l’analyse du cycle de vie. Dans ce contexte, la France s’est positionnée au sein de la High Ambition Coalition, défendant l’idée d’un traité contraignant et global. Mais cette posture internationale contraste avec sa réalité nationale : elle demeure l’un des pays les plus en retard d’Europe en matière de gestion et de recyclage des déchets plastiques.

Ainsi, ce repositionnement conceptuel et la place qu’a prise la France dans les discussions constituent un acquis important : il rappelle que la pollution plastique ne peut être réduite à la seule gestion des déchets, mais qu’elle touche aussi à la production, à l’usage et aux impacts environnementaux et sanitaires sur le long terme. Dans ce contexte, la France apparaît aujourd’hui comme un mauvais élève en matière de gestion et de réduction de la pollution plastique, et en subit déjà les conséquences. Le débat ouvert à Genève pourrait néanmoins servir de point de départ pour des actions nationales plus ambitieuses, capables d’inscrire la lutte contre la pollution plastique dans une perspective systémique et durable.
Comprendre les enjeux de la pollution plastique avec un focus énergie-climat au travers de la proposition de texte
Télécharger le PDF